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  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 23 juin 2020

Nous nous faisons le relais de L’ASPAHR (Association pour la sauvegarde du patrimoine artistique et historique roussillonnais) qui dénonce les démolitions en cours de l’ancien couvent des Dames de Saint-Sauveur à Perpignan.


Communiqué :



Depuis le début des opérations qui ont concerné la zone de l’ancien couvent des Dames de Saint-Sauveur pour la construction de bâtiments universitaires, nous avons condamné les interventions qui détruisaient ou qui ne respectaient pas les vestiges du couvent. Ceux-ci sont faciles à connaître, car un plan détaillé existe du couvent en 1790, où l’on voit tous les espaces avec leur fonction.



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Il est normal de penser que pour réutiliser un ensemble comme celui-là pour un usage nouveau, une stratégie d’ensemble devait d’une part respecter au maximum les structures anciennes — sinon, pourquoi s’installer là et ne pas aller construire ailleurs, dans un terrain vierge ? — ensuite rechercher les adaptations et évolutions qui pouvaient respecter le passé tout en donnant une nouvelle utilisation harmonieuse des lieux. Le plan de Sauvegarde approuvé en 2007 allait dans ce sens. C’était parfaitement possible et l’ASPAHR se prend à rêver à la belle université qu’on aurait pu avoir à Saint-Sauveur, avec un peu de soin, de sensibilité et de talent.



Au lieu de cela, la municipalité a choisi la brutalité, l’amnésie et la destruction.



L’ancienne église a été défoncée pour créer un nouvel étage au sous-sol. Les dépendances anciennes sur le flanc de l’église, très visibles sur le plan de 1790, ont été démolies pour soi-disant dégager une façade qui n’en était pas une, dont on a changé les proportions et où l’on a créé de fausses fenêtres gothiques qui n’avaient jamais existé. Dans l’ancienne église, vendue à la Révolution, on a en plus détruit l’ancienne Loge maçonnique créée au XIXe siècle et ses décors et démoli l’escalier en pierre qui la desservait.



La plupart de ces éléments étaient protégés —catégories 5 et 5bis— par le PSMV en vigueur.



Mais tout le monde était d’accord : la ville qui se fichait bien de l’intérêt historique de cet ancien couvent, son architecte qui n’a aucune sensibilité ni compétence pour le patrimoine, l’Architecte des Bâtiments de France qui ne craignait pas de donner des avis favorables contraires au plan qu’il était chargé d’appliquer, le Préfet, la DRAC, qui n’avaient aucune envie de déplaire au Maire, fut-ce au prix du respect de la loi. A quoi donc sert un Secteur Sauvegardé ?



Même non respecté, le Secteur Sauvegardé était encore trop gênant pour les projets municipaux et lors de sa révision, partielle, partiale et mal ficelée, la municipalité a encore demandé que soient levées les protections qui couvraient les immeubles de l’angle de la rue Emile-Zola et de la rue de la côte Saint-Sauveur, ceux-là même qu’on démolit en ce moment. Obligatoirement consultée, la Commission nationale de l’Architecture et du Patrimoine s’est prononcée contre cette demande.



Que croyez-vous qu’il arriva ? La révision approuvée par le préfet permet ce que l’on est en train de faire, tout le monde, mairie, architecte, ABF, Préfet, DRAC continue d’être d’accord.



Alors voilà : on peut dire que dans ce consensus, l’ancien couvent du Saint-Sauveur a disparu du paysage perpignanais. A sa place nous aurons bientôt un assemblage hétéroclite de bâtiments brutaux et déplacés, construits là comme n’importe où.



L’ASPAHR, quant à elle, pense que le patrimoine est à conserver pour donner du sens et de la richesse à la ville. Il doit être mis en valeur et, certainement, réutilisé et adapté, transformé si besoin. Mais pas nié, altéré, détruit, rayé de la carte comme cette opération l’a fait et continue de le faire.




Encore une fois, le patrimoine de nos territoires est mutilé, méprisé.



Il est inutile de que les hautes sphères de l’État publient des rapports sur l’importance du petit patrimoine si les élus n’ont de cesse que de le voir disparaître. Nous assistons une fois de plus à un bel exemple d’acte de mépris pour l’histoire et pour la mémoire collective.


  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak-Romanski
    Alexandra Sobczak-Romanski
  • 10 mars 2020

Après la démolition du couvent de Vif, dans l’Isère, et celui de Sète, dans l’Hérault, c’est au tour de celui de la communauté des sœurs du Bon Pasteur à Angers de dire adieu après 200 ans de bons et loyaux services.

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« Pas grand intérêt patrimonial, ces 6000 m2 de bâtiments », disent les élus pour justifier cette décision. À la place, Mesdames, Messieurs, pas 10, pas 20 pas 50… mais 120 pavillons vont voir le jour dans l’un des derniers « poumons verts » de la ville. 5 hectares de verdure, quelle horreur ! Une zone pavillonnaire, c’est tellement mieux. À l’heure où l’on plante des arbres partout, ici, on va les abattre. Oh… mais rassurez-vous, ces arbres n’avaient qu’une trentaine d’années, donc, visiblement, c’est un argument recevable pour tronçonner joyeusement et bétonner tout ce qui peut l’être. 120 logements, cela va représenter environ 500 habitants. N’aurait-on pas pu imaginer de de réhabiliter ce couvent en commerces de proximité, en centre culturel, en maison médicale et bien d’autres choses encore utiles à la collectivité ? Non, le patrimoine, ici, on n’en veut surtout pas. Le passé doit rester le passé et vive l’avenir. Pourtant, réhabiliter l’existant demeure un geste bien plus écologique pour notre pauvre planète, au lieu de produire des tonnes de gravats dont on ne sait souvent que faire. Avant la « mise à mort »de l’édifice, la ville aura pris soin d’organiser une belle manifestation culturelle, afin que les habitants du quartier, et d’ailleurs, découvrent leur patrimoine de proximité avant qu’il ne disparaisse. Une grande fête populaire autour de graffeurs qui ont recouvert les murs de leurs œuvres.

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Nous reconnaissons que certains ont du talent, et leurs œuvres, sur des murs en sursis, peuvent être considérées comme des voiles pudiques jetés sur un condamné. Nous ne sommes pas réfractaires à ce genre de projet (bien que certaines œuvres soient très contestables par leur sujet) , car, « perdu pour perdu », ce dernier hommage a le mérite de mettre en lumière les « talents d’aujourd’hui ».


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Mais de là à en faire une grande fête populaire avec saucisses/merguez, cela nous semble un peu exagéré.Et puis quelle leçon vont retenir les enfants de cette expérience ? Le risque qui est pris ici est que ces jeunes, qu’il faudrait absolument sensibiliser à la cause du patrimoine, penseront que c’est « chouette » de détruire les vieilles pierres. La preuve : on organise une fête à cette occasion.

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Enfin, l’heure n’est plus à la polémique. Pour le couvent, « la messe est dite » et les pelleteuses ne devraient plus tarder à faire leur entrée. Regarder la vidéo de Art, Nature et Patrimoine. Lire l’article de Ouest France.

  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak-Romanski
    Alexandra Sobczak-Romanski
  • 29 févr. 2020

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Encore un pan du patrimoine des territoires qui disparaît aujourd’hui. Le Couvent de la Visitation à Vif dans l’Isère, vient d’être définitivement rayé du paysage. Construit en partie au XVIIème siècle, le lieu avait été abandonné par les sœurs en 2006.


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Racheté par la commune, mais toujours laissé à l’abandon, il fut la cible d’un incendie en 2016. 600 m2 sur 2000 furent détruits. Mais il était toujours question de création d’un projet culturel dans les parties épargnées par l’incendie.


Il n’y aura pas de projet culturel, mais des logements en lieu et place de l’édifice qui a été entièrement rasé dans l’indifférence générale.


En attendant de voir « pousser » les logements en question, c’est un « joli parking » qui peut s’enorgueillir de prendre la place de 400 ans d’Histoire.


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Lire l’article du Dauphiné Libéré ici.


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Crédits photographiques : photo 2 : Marie-Noëlle Streker / Mairie de Vif . Autres : Le Dauphiné Libéré

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