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Souvenons-nous de la grande opération du Ministère de la culture visant à sensibiliser les jeunes au patrimoine et à sa sauvegarde. On peut dire qu’au Ministère de la Culture on a beaucoup d’humour.


Voici la présentation officielle de cette opération sur le site du Ministère :



L’accès de tous à la culture et au patrimoine



En s’adressant à des jeunes issus des territoires prioritaires, urbains mais aussi ruraux, C’est mon patrimoine ! a pour ambition de les sensibiliser aux patrimoines et à l’histoire à travers une offre culturelle de qualité.



Ce sont ainsi chaque année plusieurs centaines de sites (monuments, musées, archives, villes et pays d’art et d’histoire, patrimoine industriel, sites archéologiques ou patrimoines immatériels) qui leur sont ouverts pour une découverte privilégiée et une pratique artistique et culturelle de qualité.



C’est mon patrimoine ! permet aux enfants et adolescents de développer leur goût du patrimoine et des arts, d’enrichir leurs connaissances et les aide à mieux comprendre l’intégration d’un lieu patrimonial dans son environnement géographique et culturel.



Si l’idée première est tout à fait louable, il serait peut-être bon de réfléchir comment ne pas déstabiliser les jeunes en leur présentant quasi quotidiennement des démolitions.



Ces jeunes qui sont censés être les gardiens du patrimoine de demain doivent se poser bien des questions quant à la valeur de « leur patrimoine », lorsque celui-ci finit sans remords sous les crocs des pelleteuses.



Imaginez donc ce que doivent penser les 600 collégiens du collège Saint-Paul qui assistent depuis mercredi, alors qu’ils sont en cours, à la démolition de l’édifice.



Longtemps Junia (l’école d’ingénieur à l’origine de la démolition) avait indiqué que, pour des raisons de sécurité, les opérations de démolition ne seraient pas réalisées en présence des élèves mais, sans doute par peur du résultat de notre ultime référé dont la date avait été fixée au 18 février, la sécurité n’est apparemment plus de mise et les travaux ont été avancés.



Si cette démolition va, nul doute, entraîner de vives réactions de la part de tous ceux pour qui le patrimoine et sa sauvegarde ont du sens, qu’en est-il de ces jeunes adolescents à qui l’on offre un tel spectacle ?



Est-ce là une façon de faire d’eux des adultes engagés pour la mémoire collective ? Est-ce là la façon de les sensibiliser à la cause du patrimoine ?



En tout cas, c’est la façon que l’Université Catholique de Lille pense être la meilleure pour leur apprendre le respect du passé, avec la bénédiction du Ministère de la Culture qui s’illustre ici de façon magistrale dans le rôle du donneur de (mauvaises) leçons, en criant haut et fort que seul le patrimoine dit « remarquable » doit être conservé et que le patrimoine des territoires, même s’il s’inscrit dans un contexte architectural cohérent, peut être mis par terre.



Nous ignorons quelle est l’opinion de ces collégiens qui assistent à ce spectacle affligeant depuis les fenêtres de leurs classes, mais ce que nous savons, c’est qu’ils respirent la poussière dégagée par ces travaux de démolition.

Nous pensons qu’il est grand temps que Madame Bachelot débaptise cette opération du Ministère de la Culture et que désormais on la nomme « C’était Mon Patrimoine ».

Alors que la majorité des chantiers sont à l’arrêt dans les Hauts-de-France à cause de la neige, à Lille, sans doute le seul chantier en action, aujourd’hui est celui de la démolition de la chapelle Saint-Joseph.


La « toute puissance publique » a sans doute décidé qu’il ne fallait pas attendre le verdict des différents recours en justice d’Urgences Patrimoine et des riverains pour commettre l’irréparable et mettre ainsi un terme à la présence de l’édifice en ce lieu depuis près de 135 ans.



Notons que les travaux devaient commencer pendant les vacances scolaires pour des raisons de sécurité, mais visiblement la sécurité n’est pas la préoccupation première des démolisseurs.



Ce combat fut le pire et le plus difficile que nous avons mené et notre première conclusion sera de dire que face à un ministre sourd et à une justice aveugle le patrimoine n’a aucune chance.



Enfin, mention spéciale à l’Université Catholique qui est la principale responsable de ce patrimonicide — et nous n’avons qu’un mot à dire à cet instant : « Dieu reconnaîtra les siens ».



Nous reviendrons plus en détails sur ces tristes événements ultérieurement, le temps de nous remettre de cette terrible nouvelle.

Communiqué – Lancement d’une nouvelle procédure de référé pour éléments nouveaux d’illégalité



Urgences Patrimoine introduit, ce jour, une nouvelle requête en référé devant le président du tribunal administratif de Lille.



Outre les nombreuses illégalités qui ont affecté le raisonnement du précédent juge des référés, de nouveaux éléments ont été révélés et sont de nature à confirmer plus encore l’illégalité du refus de mise en instance de classement.



Compte tenu de l’extrême urgence de la situation, nous nous efforçons d’obtenir auprès du tribunal la date la plus proche possible pour que l’audience soit tenue avant la démolition de la chapelle Saint-Joseph.



L’enjeu est de taille : comme pour le premier référé, le refus d’instance de classement peut être suspendu, ce qui gèlerait le caractère exécutoire du permis de démolir.



Maître Théodore Catry, notre avocat, et Maître Héloïse Hicter, avocat du barreau de Lille en contentieux administratif qui a la gentillesse de soutenir notre action en corédigeant le référé, reviendront très rapidement vers nous pour nous tenir au courant des suites de cette procédure.



Nous appelons tous les hommes de l’art qui souhaitent nous aider dans cette démarche (architectes, historiens, ingénieurs, conservateurs, …) à prendre urgemment attache avec nous. Nous avons besoin de multiplier les notes et rapports de professionnels qui viendraient confirmer, au côté des études de Monsieur Poncelet et du BET Anthémion, l’intérêt historique et architectural de la chapelle. Ces notes seraient versées au dossier et permettront au juge de se forger un avis en toute connaissance de cause sur la nécessité de sauvegarder l’édifice.



Adresse de contact : urgences.patrimoine@gmail.com

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