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Dernière mise à jour : 8 janv.



 Pourtant, cette ancienne usine textile construite dans les années 1840 était en très bon état et rien ne justifiait sa démolition.

Il n’est pas rare que les démolitions soient justifiées par des désordres structurels importants, mais dans le cas qui nous occupe aujourd’hui, tout allait très bien.

D’ailleurs, une partie des bâtiments étaient encore utilisée par une entreprise.



 Mais la municipalité qui a le droit de vie ou de mort sur le patrimoine, sans trop tenir compte de l’avis de ses administrés, a décidé d’un commun accord avec elle-même, que ce patrimoine n’avait aucun intérêt, et qu’il valait mieux, une fois encore, pratiquer la politique de la « Tabula Rasa », pour construire en lieu et place de ce témoin de la mémoire locale, une énième résidence étudiante.


Visuel du projet de résidence
Visuel du projet de résidence

 C’est quand même curieux. On nous rabâche à longueur de journée qu’il faut réparer plutôt que de jeter et cela est valable pour tout, sauf pour le patrimoine.

Pourtant, une réhabilitation intelligente en résidence étudiante était tout à fait possible, quitte à faire jouer la carte de la surélévation, s’il manquait quelques mètres carrés pour optimiser la rentabilité.

Une chose est certaine, en ce qui concerne l’empreinte carbone, une démolition / reconstruction, c’est zéro pointé.



D’ailleurs, nous sommes toujours étonnés que les militants écologistes, qui sont souvent plus écoutés que les défenseurs du patrimoine, soient rarement présents à nos côtés lors des combats contre les démolitions.



 En tout cas, nombreuses ont été les voix qui se sont élevées contre ce projet, que ce soit localement ou nationalement. Un « Démolition Tour » a même été organisé par les défenseurs du patrimoine Roubaisiens. Un trait d’humour, pour appuyer là où ça fait mal, car hélas, les atteintes au patrimoine de cette ville emblématique du Nord sont nombreuses, et ce n’est que le début.

 

Notre dernier espoir pour tenter de sauver ce patrimoine, était un recours contre le permis modificatif déposé par Vinci Construction. C’est ce qu’a fait notre avocat, Maître Théodore Catry, au nom d’Urgences Patrimoine et de l’association locale Métropole Label.le.

Nos espoirs communs furent de courte durée, car Vinci Construction a purement et simplement retiré son permis modificatif. Ce retrait fut sans doute motivé par la peur de perdre, et de voir contrarier ce projet de démolition. Quel courage !

 

On ne réécrira pas l’histoire hélas, et aujourd’hui, les bâtiments principaux sont devenus poussière, derrière une palissade où un graffeur qui a un certain sens de l’humour, a dessiné un portrait de Wooddy Wodpecker, faisant sans doute référence aux marteaux piqueurs qui ont dû œuvrer sur ce chantier.



 La question qui est la nôtre aujourd’hui, sachant que le quartier de l’Alma, malgré une très forte mobilisation, est en train de subir le même sort, et que les courées d’Épeule sont elles aussi menacées alors qu’elles font partie intégrante de la mémoire locale, la ville de Roubaix ne devrait-elle pas se voir retirer son label « Ville d’Art et d’Histoire » ?

 Car certes, en ce qui concerne l’art, le Musée de la Piscine est sans doute l’un des plus beaux musées de France, mais en ce qui concerne l’Histoire et le glorieux passé industriel de la ville, que va-t-il en rester si la municipalité s’obstine à mettre par terre tous les marqueurs forts de son identité ?

 

À suivre…


Crédits photographiques ; Véronique Langlet

 

Dernière mise à jour : 8 janv.




Vous êtes très nombreux à nous avoir envoyés des messages concernant le projet de « réhabilitation » du Pavillon de Hanovre au Parc de Sceaux.

Afin de ne pas passer une fois encore pour de dangereux réac passéistes, opposés à toute modernité, nous publions l’avis d’un grand professionnel de l’architecture, Monsieur Philippe Dufieux, professeur d’histoire de l’architecture à l’École Nationale d’Architecture de Lyon.

 

Avis que nous partageons bien évidemment. Nous pensons sincèrement que ce Monument Historique méritait mieux, et nous nous étonnons également de l’aval donné par la Commission Nationale des Monuments Historiques.



 

 

En 1760, Armand de Vignerot du Plessis (1696-1788), duc de Richelieu, fait construire un pavillon au fond du jardin de l’hôtel d’Antin à Paris par l’architecte Jean-Michel Chevotet.

L’édifice est très vite surnommé « pavillon de Hanovre », en référence à la province que le maréchal venait de piller pendant la guerre de Sept Ans.

En 1791, le jardin de l’hôtel d’Antin est loti. Le pavillon de Hanovre devient alors un café-concert puis une maison de jeux.

En 1851, Charles Christofle le transforme en magasin pour exposer ses pièces d’orfèvrerie.


Plus tardivement, en 1932, l’architecte Noël Lemaresquier entreprend son démontage tandis que son remontage est assuré par son confrère Léon Azéma, qui redessinera le parc du château de Sceaux et l’installera dans l’axe du canal de Seignelay.

Ce fragment insigne de l’art français du XVIIIe siècle, s’est imposé depuis près d’un siècle comme un élément des plus pittoresques du célèbre parc.

Son crime : ne servir qu’à la délectation des promeneurs !

Dès lors, autant rentabiliser le pavillon, tout en l’affublant d’une extension moderne d’une laideur et d’une banalité affligeantes.

Une extension à peine digne d’une zone d’activités.



@Sunmetron/Babylone


Intervenir sur "un morceau" de cette qualité, dans un site de cette importance demandait beaucoup de talent et de goût, tout ce dont ce projet médiocre est dépourvu.


Comment la commission nationale des monuments historiques a-t-elle pu donner son aval ?

Nous n’apprenons rien de l’Histoire !


Philippe Dufieux


Comme vous avez été extrêmement nombreux à nous demander de lancer une pétition contre le projet de défiguration du Pavillon de Hanovre, même si pour le moment nous ne disposons pas des éléments concernant le permis, la voici: https://bit.ly/46Kh6ZB

Nous vous rappelons que nous éditons nos propres pétitions, et qu'il ne vous sera pas demandé de contribution financière au moment de la signature.

Donc, n'hésitez pas à signer et à partager, si vous êtes contre ce projet de "réhabilitation" en l'état.





 

Biographie de l’auteur :



 

Philippe Dufieux est professeur à l'École nationale supérieure d'architecture de Lyon (Histoire et cultures architecturales), habilité à diriger des recherches (École Pratique des Hautes Études, 2014), docteur en histoire de l'architecture (École Pratique des Hautes Études, 2000), membre du LAURE/EVS (Environnement,Ville, Société, UMR 5600).

Ses travaux portent principalement sur l’histoire de l’art et de l’architecture des XIXe et XXe siècles, l’histoire du patrimoine, l’étude des bibliothèques d'architectes et la littérature de voyage, l’architecture religieuse (XIXe-XXe siècles) et celle des Trente glorieuses. Depuis une dizaine d’années, il s’est spécialisé – de l’étude à l’expérimentation – sur les questions spécifiques soulevées par la transformation, la réhabilitation et la restauration de l’architecture du XXe siècle notamment à la faveur de missions d’accompagnement auprès de maîtres d’œuvres, de maîtres d’ouvrage ou encore d’aménageurs publics.


Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages parmi lesquels Tony Ferret (1851-1923), architecte du département de l’Ain à la Belle Époque (2024); Abraham Hirsch (1828-1913) architecte de la Troisième République à Lyon, Lyon (2023); (avec Pierre Gras), La Duchère ou le Lyon moderne des Trente glorieuses 1950-2020 (2022); Jacques Perrin-Fayolle (1920-1990), architecte de l’enseignement supérieur (2020); (avec Romain Billard), Le 6e arrondissement de Lyon (2018); René Gagès (1921-2008), la permanence de la modernité (2017); (avec Jean-Christophe Stuccilli); L’Art de Lyon (2017) et Antoine-Marie Chenavard 1787-1883. Lyon – Rome – Athènes (2016).Philippe Dufieux est à l'origine, avec l'historien Paul Chopelin (Université Jean Moulin Lyon 3) de la refondation en 2015 de la Revue d'histoire de Lyon, créée par Sébastien Charléty en 1902.

 

 

Dernière mise à jour : 8 janv.



Jamais de vacances pour les défenseurs du patrimoine, en particulier l’été, car c'est la période idéale pour faire passer des projets de démolition, ou de défiguration du patrimoine bâti ou naturel, sans créer d’opposition.

Mais dans le cas qui nous occupe aujourd’hui, les riverains du square Guiu à Nîmes, soucieux de l’avenir de ce marqueur fort de l'identité de leur quartier, sont bien décidés à s’unir contre l’abattage de plusieurs arbres centenaires en bonne santé, même en pleine période estivale.

C’est Pauline Hélou, adhérente à Urgences Patrimoine, qui vient de créer le collectif de sauvegarde local, et bien évidemment, nous avons répondu à son appel, afin de tout mettre en œuvre pour que ce square ne soit pas mutilé.

Les délais de recours étaient très serrés, mais c’était sans compter sur la réactivité et l’efficacité de notre avocat, Maître Théodore Catry, qui vient de déposer une requête préliminaire auprès du Tribunal Administratif de Nîmes.

Près de quarante riverains sont co-requérants aux côtés de l’association Nîmes en Transition, et d’Urgences Patrimoine.

 

 

Petit résumé des faits

 

La métropole de Nîmes est sur le point de démarrer une dernière phase de travaux de très grande envergure pour se protéger des inondations. La dernière phase du projet, "PAPI 3", envisage l'abattage d'arbres centenaires, pour recevoir une base chantier (provisoire) et la percée de tranchées de plusieurs mètres de profondeur autour de ce square. Cela aboutira à la défiguration définitive et irréversible de cet espace vert public, véritable havre de fraicheur dans un quartier populaire, où très peu d'espaces verts publics accessibles existent.



 

S'il commençait 250 mètres plus en aval, le saccage ne serait plus limité et mieux,

si la base chantier était trouvée ailleurs, alors les arbres ne seraient préservés.

 

Massacrer ce petit square augmentera les chaleurs intenses pour ce quartier à la population vieillissante, où les personnes sans jardin et sans climatisation sont nombreuses, où 5 bancs publics accueillent les longues soirées d'été, où au petit matins les chiens viennent se dégourdir les pattes au frais et où se trouve un terrain de pétanque, une table de ping-pong, une boite à livre… C’est un lieu convivial, grâce à l'ombre et à la fraicheur de ses grands et vieux arbres... 

 

Aujourd'hui, sous le chant des cigales, nous créons un collectif pour dire NON à l’abattage infondée des arbres du square Guiu.

Nous sommes tous conscients de l’importance des infrastructures de prévention contre les inondations, mais ce chantier peut être mis en place ailleurs, préservant ainsi NOTRE square.

 

Ce square est l’identité de notre quartier. Nous ne voulons pas que ses arbres soient abattus.

Nous pensons que le projet PAPI est surdimensionné, que l’intérêt général qu’il défend ne compense pas la destruction inappropriée de l’environnement. Ce projet porte atteinte à l’ensemble du quartier. Nous nous constituons en collectif de riverains et usagers pour défendre le square Guiu.



 À l’heure où il est question partout de « végétaliser » les centres-villes, il nous semble incompréhensible de sacrifier le patrimoine naturel pour un chantier provisoire.

 

Merci de bien vouloir signer cette pétition en soutien au collectif en cliquant sur ce lien. Nous précisons que nous utilisons désormais notre propre plateforme de pétitions, et qu’il ne vous sera pas demandé d’argent au moment de signer comme le font les autres plateformes  :

 

 

Crédits photographiques : Pauline Hélou 

 

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