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Photo du rédacteur: Alexandra SobczakAlexandra Sobczak

C’est pour le Musée Eugène Carrière, situé à Gournay-sur-Marne, que notre incontournable fée des pinceaux, Sophie de Joussineau, a accepté une fois encore d’offrir son temps et son talent dans le cadre de l’opération Un Geste à l’Édifice, initiée par Urgences Patrimoine.

 


 Ce tableau est un portrait de Jean-René, le second fils d'Eugène Carrière (le 1er étant décédé de la diphtérie en 1884), né en 1888.

Il est l'oeuvre du peintre Charles-Paul Séailles. Nous devrions dire la peintre, puisqu'elle se prénomme en réalité Octavie, Charles-Paul Séailles étant son nom d'artiste, à une époque où les femmes ont encore peu de place dans la peinture.

Elle est la femme de Gabriel Séailles, professeur d'esthétique à la Sorbonne. Ce dernier se lie d'amitié avec Eugène et devient son biographe. Dans la prochaine exposition qui ouvre en octobre 2024 "Eugène Carrière, un peintre humaniste et engagé", un buste et un médaillon représentant Gabriel Séailles seront présentés.

 

Sophie de Joussineau avait déjà restauré une œuvre dans ce cadre-là en 2020, le portait de Célimène, du peintre Théophile Poilpot, et très généreusement, elle a accepté de prendre en charge la restauration de ce second tableau pour le même musée.

 




Rappelons que le Musée Eugène Carrière est un musée associatif qui ne dispose pas de gros budgets, notamment pour entreprendre la restauration des nombreuses œuvres issues des collections personnelles du peintre.



 

Nous remercions très sincèrement Sophie, qui depuis plus de six ans se mobilise à nos côtés pour sauver de l’oubli des œuvres qui, sans l’opération « Un Geste à l’Édifice », étaient probablement condamnées.

Nous avons pour habitude de prendre en charge des tableaux religieux, qui sont les premières victimes du manque de budget pour effectuer certaines restaurations très lourdes, mais nous sommes heureux d’avoir pu offrir ces deux « Gestes » au Musée Eugène Carrière.

 

 

Afin de découvrir ou redécouvrir le travail de Sophie, n’hésitez pas à visionner ce reportage :

 

Et pour en savoir plus :



 


Depuis fin décembre 2023, nous nous sommes mobilisés afin de ne pas voir disparaître ce témoin incontournable du patrimoine rouennais.

 

Nous pensions naïvement trouver des soutiens parmi les élus soucieux de la préservation du patrimoine et surtout soucieux de la façon dont on dépense l’argent public, puisque rappelons- le, le futur projet Beauvoisine flirte avec les 70 millions d’euros, mais à quelques rares exceptions près, la majorité d’entre eux n’a pas daigné réagir.

 

On nous oppose le fait que nous ne serions pas au courant de tout, que le projet validé en septembre dernier est tout à fait respectueux de l’existant, et que l’âme du muséum et celle du Musée des Antiquités seront respectées. Or, il suffit de regarder le projet de la scénographe pour comprendre que ce n’est absolument pas le cas :

 

 

Attention, nous ne pouvons pas dire que cette proposition n’est pas attractive. Elle est même très « tendance », mais nous ne sommes plus du tout en présence d’un muséum d’histoire naturelle, ni d’un musée des antiquités, mais plutôt d’un centre culturel high-tech. Cette présentation est très éloignée de celle du Projet Scientifique et Culturel (PSC) validé par le ministère de la culture en 2019. Rappelons que le PSC est un document officiel et obligatoire et que le projet validé doit être fidèle à ce document.

 

Nous ne sommes peut-être pas au courant de tout, mais, en attendant, nous nous appuyons sur des faits et non sur des utopies. Et non, nous ne sommes pas passéistes, car jamais nous ne nous sommes opposés à un projet de réhabilitation, à condition, bien sûr, que la réhabilitation respecte l’existant. Or, ce n’est absolument pas le cas, puisque qu’une partie du Muséum sera démolie, ainsi que de nombreux éléments architecturaux anciens. Sans parler bien évidemment des vitrines du XIXe siècle qui vont disparaître, ainsi que des bâtiments des anciennes facultés de sciences, de médecine et de pharmacie, exclus à la dernière minute du projet de réhabilitation et qui, donc, semblent condamnés à l’abandon et, peut-être à terme, à la démolition.

 

Il nous a paru judicieux de déposer une demande de mise en instance de classement auprès de la Ministre de la Culture afin de préserver ce que le ministère lui-même considère comme le second plus important Muséum d’Histoire Naturelle de France dans la fiche dédiée au lieu : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/museo/M7012



C’est parce qu’une grande partie des « atouts majeurs » disparait dans le projet du Pole Muséal Beauvoisine que cette demande de mise en instance de classement nous semble capitale.

 

Or, cette demande reçue par Madame Rachida Dati en date du 22 janvier 2024 est restée sans réponse. Cette absence de réponse est donc considérée comme un refus, c’est la raison pour laquelle notre avocat, Maître Théodore Catry, vient de déposer une requête auprès du Tribunal Administratif de Rouen. Parallèlement à cette démarche, nous allons saisir le Haut Conseil des Musées de France.

 

Voici le communiqué de Maître Catry :

 

« Face à l’avancement en marche forcée du projet de pôle muséal, Urgences Patrimoine a pris la décision :

 

- De saisir le Haut Conseil des Musées de France en vue de dénoncer les libertés destructrices prises vis-à-vis de ce à quoi la réhabilitation s’engageait dans le cadre du Projet scientifique et culturel (PSC) qui avait reçu l’aval du ministère de la culture ;

 

- De saisir le tribunal administratif contre le refus de mise en instance de classement opposé par ce dernier, malgré la valeur patrimoniale indéniable de l’ensemble et de sa muséographie et la menace qui pèse désormais de façon imminente sur sa préservation. » 



En attendant, la mobilisation doit continuer plus que jamais, alors merci de continuer à signer et à partager notre pétition :

 


Enfin, n’oubliez pas qu’Urgences Patrimoine ne bénéficie d’aucune subvention publique afin de conserver sa liberté et son indépendance, et que seuls vos dons et vos adhésions permettent de financer nos actions.

 

D’avance merci à tous ceux qui nous aideront à financer ce rude combat.

 

« Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble, nous pouvons »



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Suite de notre petit tour de France des démolitions sans autorisation.

 

Après La Tour- d’Aigues et Annecy, c’est à Neuil-Sur-Mer, non loin de La Rochelle qu’un membre de notre réseau nous a signalé un bel exemple de défiguration sans aucune autorisation, et pour le moment sans aucune sanction.

Mais que s'est-il passé sur le bâtiment remarquable du Treuil-Bâton ?


L'enceinte du logis des XVIle et XVIlle siècles, située à l'entrée de la commune, vient de disparaître.

Au mois de juin 2023, tel un lanceur d'alerte, l'association Nieul Authentique a prévenu la mairie qui a stoppé le chantier, car aucune demande de permis n’avait été déposée.

Mais le mal était fait. Le propriétaire a fait tomber le mur, le portail et les piliers de pierre du XVIlle siècle sans autorisation.

L’ Association  Nieul Authentique, qui a pour objet la sauvegarde et la valorisation du patrimoine local, est irritée :


"Alors que nous essayons de préserver, mais aussi de restaurer le centre historique, le patrimoine immobilier ancien, ainsi que de dynamiser le centre-bourg grâce à différentes actions menées durant l'année, nous apprenons que ce portail remarquable, les murs, les piliers et les bâtiments inscrits au « petit patrimoine » local, protégés dans le PLUi (Plan local d'urbanisme intercommunal), sont détruits. De nombreux Nieulais s'en émeuvent, car

c'est la première maison à l'entrée de notre ville qui a subi les assauts d'une tractopelle.




 Contacté, le Maire, Marc Maigné, se dit désolé. « Nous avons fait arrêter les travaux et fait constater l'illégalité par un constat annoté d'un simple procès-verbal. Il y a un projet mais, comme souvent, il y a de la précipitation.

 Depuis rien … la mairie a laissé traîner … puis accepte qu’un nouveau mur soit construit sans aucun lien avec l’ancienne enceindre classée ! C’est vraiment navrant ! 

 

Et le comble c’est qu’un an plus tard, le nouveau mur (en parpaings plaqués de pierres et beaucoup plus haut, n’est toujours pas terminé et la mini porte piétonne n’est même pas installée.  Bien évidemment cette nouvelle construction n’a aucun rapport avec le mur d’époque, et les piliers et le portail ont disparu et l’intérêt patrimonial avec.

Nous déplorons de voir disparaître notre patrimoine sans que nos élus s’en émeuvent."




 

 

Le Maire n’ayant pas jugé bon de porter plainte contre le propriétaire contrevenant, c’est l’association qui a adressé un signalement supplémentaire au Procureur de la République.

Hélas, quelques mois plus tard, elle est toujours en attente de réponse.

 

Certains se diront peut-être qu’il y a des démolitions plus graves que celle d’un mur et de deux piliers. Mais n’oublions pas que chaque jour, ce sont des centaines de petits témoins du patrimoine local qui disparaissent dans l’indifférence générale, défigurant un peu plus nos villages à grands coups de bétonnage sauvage.

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