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La démolition de l’église de La Baconnière en Mayenne a marqué l’actualité de la semaine.


Mais, dans quelques jours, celle qui a fait l’actualité sera reléguée au rang des « faits divers » et sera très vite oubliée.



Avant de rédiger cet article j’ai attendu un peu. J’ai lu beaucoup de commentaires sous de nombreuses publications, et j’ai pu observer une certaine récurrence d’avis qui font tout, sauf servir la cause.


En tête arrive le fameux : « ils vont faire une mosquée à la place ». Argument d’ailleurs utilisé par un des collectifs de sauvegarde lors d’une manifestation devant l’église en février.


Que tout le monde se rassure, il n’est pas question ici, et nulle part ailleurs, de démolir une église pour construire une mosquée.


En revanche, je vais me permettre une « piqûre de rappel » : en 2015, le recteur de la Grande Mosquée de Paris avait suggéré qu’il serait peut-être judicieux de récupérer des églises désaffectées pour en faire des mosquées. Cette suggestion avait déclenché un soulèvement immédiat de l’opinion publique, et une pétition avait connu un succès fulgurant. Parmi les signataires figurait même Nicolas Sarkozy.


Ce que je trouve curieux, c’est que tout le monde s’insurge quand on évoque l’éventualité de transformer une église en mosquée, mais que personne ne s’émeuve vraiment de l’état d’abandon de notre patrimoine religieux.



Vient ensuite : « le Vatican est très riche, il n’a qu’à donner de l’argent pour restaurer le patrimoine religieux français ». Il est inutile de rappeler que notre « chère » loi de 1905 a fait que les églises sont devenues propriétés des communes, charge à elles de les entretenir, au même titre que n’importe quel autre bien communal. Alors au lieu de toujours chercher une quelconque responsabilité ailleurs, il faudrait peut-être se demander pourquoi cette obligation d’entretien n’a pas fait l’objet d’une surveillance des services de l’État, et ce afin de faire appliquer la Loi. Cela n’aurait ainsi pas conduit des centaines d’édifices à se retrouver à l’état de ruines. Des milliers, voire des millions d’euros , sont à présent nécessaires pour les restaurer.



Autre commentaire récurrent : « de toute façon plus personne ne va à la messe, donc les églises ne servent plus à rien. »


Que l’on soit croyant ou non, ces édifices sont des marqueurs forts de l’identité de nos territoireet sont très souvent liés à notre histoire personnelle, de la naissance jusqu’à la mort. Le fait qu’il y ait moins de catholiques pratiquants justifierait-il que l’on défigure notre pays en le privant de ses clochers? Ces édifices sont les témoins de notre identité culturelle et, qu’on le veuille ou non, ils sont un héritage qu’il est de notre devoir de transmettre aux générations futures. Un héritage peut-être encombrant pour certains « wokistes », mais un héritage respectable et qui doit être respecté. Nous oublions trop souvent qu’au-delà de sa valeur cultuelle le patrimoine religieux a une valeur culturelle qui contribue au rayonnement de notre pays. N’en déplaise à Madame Bachelot qui a un profond dégoût pour les églises du XIXe, même l’édifice le plus modeste a un intérêt et mérite un avenir.


À nous d’inventer aujourd’hui une façon intelligente de faire vivre ce riche patrimoine. Arrêtons de toujours le considérer comme une charge et voyons-le comme un atout permettant de renforcer l’attractivité d’un territoire.



Une autre réflexion revient souvent : « il fallait se réveiller avant ».


 Je suis d’accord et, d’ailleurs, je me sens coupable de n’avoir rien tenté. En revanche, nous ne pouvons pas en vouloir aux habitants qui n’ont pas osé s’opposer à cette décision municipale. C’est partout pareil, s’opposer, c’est prendre le risque de se voir plus tard refuser par la mairie un permis de construire, une place en crèche ou tout autre service.


 C’est la raison pour laquelle faire appel à une association comme la notre peut apporter une certaine neutralité et éviter ce genre de situation.


 Et puis comment en vouloir à des habitants à qui l’on dit qu’il faut 6 millions d’euros pour la restauration et que, si l’église est restaurée, cela va fortement impacter la fiscalité locale ? Argument imparable qui engendre forcément la résignation.


Enfin, Je vous passe les sempiternels couplets du genre : « demandez au Pape, ou appelez Stéphane Bern ».


En revanche, des milliers de personnes semblent consternées par ces démolitions, ce qui est plutôt bon signe. Le problème, c’est que la majorité d’entre-elles sont certes vent debout contre les démolitions, mais quand il s’agit de faire un geste pour la sauvegarde du patrimoine, il reste quand même très peu de monde, je suis bien placée pour le savoir.



À l’heure actuelle, pour freiner la vague des patrimonicides, jusqu’à ce que des Lois dignes de ce nom soient mises en place, il ne nous reste que les recours devant les tribunaux, ce qui a un certain coût. Tout le monde est prêt à donner pour Notre-Dame, mais donner 10 euros pour participer au financement des recours qui peuvent permettre de sauver les « petites Notre-Dame » de nos campagnes, c’est beaucoup plus compliqué.


Mais je m’égare, revenons au triste sort réservé à l’église de la Baconnière.



Pourquoi en est-on arrivé là ?


 De multiples tempêtes semblent être à l’origine des importantes dégradations dont souffrait l’église. Fermée en 2014 pour raisons de sécurité, la tempête de 2019 lui a mis le coup de grâce, la privant d’une grande partie de sa toiture.


 La question que l’on peut se poser est : pourquoi n’a-t-on pas réparé les dégâts lors de la première tempête ? Il y a forcément eu des experts d’assurance qui sont venus constater les dommages, peut-être même que des sommes ont été allouées pour les réparations, mais visiblement, on a préféré donner un tour de clé à la porte de l’église, signant en quelque sorte son arrêt de mort, plutôt que lui ouvrir la porte de l’avenir en la restaurant.



On ne réécrira pas l’histoire et, malheureusement, il n’y a pas qu’à la Baconnière que cela se produit. Il y a des centaines d’églises sur l’ensemble du territoire qui ont été endommagées, soit par des incendies, ou des tempêtes, et dont personne ne semble vouloir se préoccuper. La politique du « après-moi le déluge » est légion dans notre beau pays de France. Cela fait des décennies que certains élus ferment les yeux sur l’état calamiteux des églises de leurs communes et se disent que c’est celui qui leur succèdera qui prendra en charge l’épineux dossier de la restauration. C’est la raison pour laquelle nous payons aujourd’hui près de 50 ans de « déni de clocher ».


 L’argument est toujours le même : « cela coûte trop cher et la commune n’a pas les moyens. » Sauf que si la commune avait procédé à l’entretien régulier de l’édifice, elle ne se retrouverait pas avec des devis qui souvent dépassent le million d’euros.


 Concernant La Baconnière, il s’agissait de 6 millions. Argument fatal pour faire « passer la pilule » auprès de la population.


 Cela dit, je n’aurais pas voulu être à la place du maire qui a pris cette décision. Si la démolition semblait être actée depuis un certain temps, tout est allé très vite.  En février le Préfet signait l’arrêté de désaffectation et, six mois plus tard, l’édifice était rayé de la carte. Enfin, pas tout à fait.


 

Explications de Monsieur le Maire sur France Info :


 « Après trois années de réflexion, la mairie a acté la déconstruction du monument. "Aujourd’hui, pour entretenir le bâtiment et pouvoir le réhabiliter complètement, c’était aux environs de 7 millions d’euros. La municipalité a un budget d’investissement qui tourne aux alentours d’1 million d’euros, donc ça ne pouvait pas être soutenable et supportable pour les contribuables baconnériens", explique David Besneux, maire de La Baconnière. Dans une dizaine de jours, il ne restera plus que les fondations. La municipalité ne souhaite pas raser complètement l’édifice, et pense déjà créer un lieu de mémoire et un espace de rassemblement. »



Tiens, ça nous rappelle quelque chose. C’est tendance le lieu de mémoire et de rassemblement en lieu et place d’une église. C’est ce qui a été fait à Asnan, dans la Nièvre, où la mairie a planté la cloche sur un socle et a conservé quatre ridicules bouts de piliers. « Lieu de mémoire et de rassemblement », c’est aussi le projet de la maire de Denain qui souhaite conserver la façade de l’église du Sacré-Cœur et abattre tout le reste. Elle a même évoqué la création d’un jardin de méditation… No comment.


 Je trouve ce genre de procédé complètement démago. Si on décide de démolir une église, on assume, mais on ne se donne pas bonne conscience avec un « trophée » provenant de la « victime ». Ces propos n’engagent que moi, mais je sais que nous sommes nombreux à le penser.



Ce qui me chagrine encore plus dans le cas de La Baconnière, c’est qu’on nous ressort une fois encore le terme de « déconstruction ». En théorie la déconstruction permet :


 1/, le tri vertueux des déchets,


2/ la récupération de tous les éléments architecturaux qui pourraient être revalorisés ailleurs.


 Ici, il s’agit plutôt de « pulvérisation » que de déconstruction.



Si les principales œuvres ont été préservées avant l’arrivée des pelleteuses, de nombreux éléments notables sont partis en poussière. Chapiteaux sculptés, boiseries, statues et même certains vitraux, n’ont pas été démontés, alors qu’ils auraient pu s’offrir une seconde vie dans d’autres édifices.


 Je ne veux pas m’inscrire dans la mouvance des « y a qu’à, faut qu’on », mais si c’est trop tard pour La Baconnière, cela va nous permettre de rajouter une mesure dans la longue liste que nous sommes en train d’établir pour tenter de ralentir la déferlante de patrimonicides. Celle d’une obligation de mise à disposition des éléments décoratifs et architecturaux afin de les faire revivre ailleurs, ne serait-ce que par pur respect des artisans qui ont œuvré à leur réalisation.


Car détruire en quelques minutes des centaines d’heures de dur labeur des tailleurs de pierre, des charpentiers, des ébénistes, des sculpteurs ou des maîtres verriers, nous semblent inconcevable.


Ne pas respecter le passé est une insulte à l’avenir.



J’ai cherché à comprendre les raisons pour lesquelles de nombreuses œuvres ont été détruites, j’ai trouvé la réponse dans le journal Ouest-France qui a interviewé le patron de l’entreprise de démolition. Extrait :


 « L’une des questions restée en suspens cette semaine était la sauvegarde du mobilier et des œuvres à l’intérieur de l’église de la commune. « Nous avions une liste de choses à garder dans la mesure du possible, explique Arnaud Pinçon. Nous avons essayé. » Mais l’eau et le temps avaient déjà attaqué une partie des statues, tableaux et mobilier en bois, exposés aux intempéries depuis 2019.  On a sauvé tout ce qu’on a pu, indique-t-il. Une partie des statues de l’église étaient irrécupérables, elles étaient devenues friables à cause de l’eau qui s’y était infiltrée. C’est pareil pour l’autel, les bancs et les chaises de l’église : tout avait pourri. » Mais l’état du mobilier n’est pas le seul obstacle des ouvriers. Le toit de l’église s’étant affaissé sur la partie arrière de l’édifice, il était trop dangereux pour les hommes d’Arnaud Pinçon de s’y aventurer. Son équipe parvient tout de même à conserver les quatre cloches de l’édifice « qui pèsent une tonne chacune », une vingtaine de statues, un mécanisme d’horloge et quelques tableaux. Les biens sauvegardés seront répartis entre le diocèse de Laval, les églises alentour et la mairie. Et une partie de l’édifice demeurera. L’arche de l’église, elle, ne sera pas démolie. « On l’a gardée », conclut Arnaud. »



Je ne jette absolument pas la pierre à l’entreprise de démolition qui ne fait que son travail. En revanche, je trouve absolument inconcevable que, lors de la tempête de 2019, personne n’ait eu l’idée de mettre les statues, le mobilier et les tableaux à l’abri, ne serait-ce qu’un utilisant des bâches. De plus, nous savons très bien, pour en faire « soigner » régulièrement, que les tableaux, même très endommagés, pouvaient être sauvés. Quant aux vitraux, l’argument des infiltrations d’eau n’est absolument pas recevable. Il était tout à fait possible de tous les déposer avant la démolition.


 J’espère sincèrement que la triste fin de l’église de la Baconnière servira d’exemple à ne pas suivre et surtout, permettra de sauver de nombreuses œuvres qui se trouvent dans des édifices très endommagés, et qui risquent de subir le même sort.



Nous comptons vraiment sur vous tous pour nous informer le plus tôt possible des projets de démolition. Dans ce cas précis, il était déjà bien tard lorsque nous avons reçu l’alerte et, surtout, il semblerait que le collectif qui s’est mobilisé n’ait pas souhaité d’aide extérieure. Je rappelle qu’Urgences Patrimoine peut prendre en charge les frais de recours, et essaie de soutenir au mieux les collectifs locaux dans leurs démarches. Alors certes, nous ne faisons pas de miracles, mais nous faisons de notre mieux pour empêcher l’accélération des destructions de notre patrimoine sur l’ensemble du territoire.



Enfin, rappelons que chaque édifice qui tombe ne tombe pas pour rien. En effet « grâce » à cette pauvre église, nous en avons identifié une autre qui risque de subir le même sort à quelques kilomètres de là, et cette fois nous mettrons tout en œuvre pour qu’elle ne finisse pas sous les dents des pelleteuses. Notre délégué local, Michel Rosiaux, est déjà prêt à organiser une rencontre avec les élus de la commune.


 « Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble, nous pouvons ».


Alexandra Sobczak-Romanski


Présidente d’Urgences Patrimoine



Nous le savions en sortant du Tribunal Administratif, même si au fond de nous-mêmes nous espérions un miracle. Le miracle n’a pas eu lieu, mais nous sommes tout de même satisfaits du résultat de cette audience. Car nous échappons aux 3000 euros de condamnation demandés par le Ministère de la Culture (c’est le sort que réserve le Ministère lorsqu’on tente de sauver le patrimoine des territoires), mais en plus, pour la première fois, le Tribunal reconnaît que l’un de nos deux arguments était recevable. Donc, c’est une très belle avancée pour que la mémoire de « Notre » chapelle Saint-Joseph soit réhabilitée.


 Seul demeure le soit-disant manque d’intérêt architectural avancé par le ministère, alors que pourtant nous avons prouvé à maintes reprises que son intérêt était incontestable. La meilleure preuve étant la tribune signée par plus de 100 professionnels du patrimoine et universitaires du monde entier. Le lien pour prendre connaissance de cette tribune est disponible à la fin de notre article.



 

Donc, comme notre avocat le préconise dans son compte-rendu ci-dessous, nous allons faire appel. Cela ne ramènera pas la chapelle Saint-Joseph, mais si nous arrivons, lors de l’appel, à enfin prouver qu’elle avait un réel intérêt, alors nous aurons fait un énorme pas en avant pour espérer sauver d’autres édifices menacés de démolition.


 Nous avons toujours dit que nous souhaitions que la chapelle Saint-Joseph ne soit pas tombé pour rien et c’est bien pour cette raison que nous poursuivons le combat.



Communiqué de Maître Théodore Catry :



« Le tribunal a décidé de rejeter notre requête, en refusant toutefois la demande de la partie adverse visant à la condamnation d’Urgences Patrimoine au paiement d’une somme de 3000 euros, ce qui signifie qu’il reconnaît l’intérêt juridique du débat qui s’est tenu sur la légalité du refus de mise en instance de classement.


 Et pour cause : le juge administratif reconnaît dans son jugement que la décision de la ministre est partiellement illégale. En effet, celle-ci s’était crue autorisée à refuser notre demande au motif que la mise en instance de classement n’aurait pas d’utilité. Le tribunal a censuré ces motifs en considérant qu’ils « ne sont pas au nombre de ceux qui peuvent légalement justifier une décision de refus de mise en instance de classement. »


Il relève donc une erreur de droit, fait rare qui confirme le peu de sérieux avec lequel la décision ministérielle a été prise.


Mais le juge a ensuite estimé que cette erreur était rattrapée par le reste de la motivation du refus de mise en instance de classement, à savoir l’absence d’intérêt patrimonial de la chapelle Saint-Joseph. Théorie qu’il avalise malgré nos arguments, le jugement évoquant les transformations de l’ensemble architectural dans lequel l’édifice s’insère, sa désacralisation et son vieillissement.


C’est une interprétation contestable. Nous défendons depuis le début qu’une mise en instance de classement doit être activée dès lors que l’édifice présente un intérêt patrimonial réel, à charge ensuite pour l’administration de mesurer le degré de cet intérêt. La mise en instance n’est pas une préinscription : elle est une mesure conservatoire, de sauvegarde, qui permet le gel de toute menace sur un bien patrimonial en vue d’examiner sereinement la possibilité de le placer sous le régime des Monuments Historiques.


Ce jugement est susceptible d’appel. Je pense que nous devons poursuivre sur cette ligne de défense. »



Nous risquons cette fois de ne pas échapper à la condamnation car notre obstination risque de déplaire, c’est la raison pour laquelle nous avons aujourd’hui plus que jamais besoin de votre soutien.


Si vous êtes en mesure de faire un petit geste, il sera le bienvenu.


C’est une mobilisation hors du commun, un raz de marée de signatures. Que dis-je un raz de marée ?  C’est plutôt un tsunami !



La pétition initiée il y a moins d’une semaine par Hubert Bouccara, libraire à Paris, et solidaire de ses amis des Quais, affiche ce matin plus de 32.000 signatures, alors qu’à la même heure hier le compteur était inférieur à 10.000.


 Les réseaux sociaux ne sont pas étrangers à ce succès, et je suis heureuse d’y avoir contribué à mon modeste niveau. En effet, jamais sur le réseau LinkedIn une de mes publications n’avait eu autant de succès. Plus de 2000 « likes » et des partages par centaines. Mais au-delà de cette petite fierté personnelle, je me réjouis de l’ampleur de cette mobilisation.



Les bouquinistes sont une institution et on ne touche pas à une institution. C’est sans doute ce message que les signataires veulent faire passer à la Préfecture et à la Mairie de Paris.


 Personne ne conteste le fait que la sécurité nationale prime sur tout le reste, mais c’est surtout la cérémonie d’ouverture des J.O qui est à l’origine de la demande de retrait des « boites ». Pour 4 heures de manifestation, on priverait nos libraires « institutionnels » de leur outil de travail pendant plus de 15 jours ?


 J’ai lu plusieurs commentaires d’internautes sous ma publication qui mettaient en avant le fait que ce n’était « que » pendant 15 jours. Je pense sincèrement que ces mêmes internautes n’apprécieraient d’être privés de tout revenu pendant 15 jours à cause d’une manifestation sportive, aussi prestigieuse soit-elle, surtout en pleine saison touristique.


 En tous les cas, grâce à cette mobilisation hors du commun, il semblerait que le dialogue se soit installé entre les bouquinistes et les instances décisionnaires. C’est la raison pour laquelle, un recours n’est pas d’actualité, car rien ne vaut le dialogue.


 En parlant de dialogue, le silence assourdissant de notre Ministre de la Culture est inquiétant, car nous aurions aimé qu’elle s’exprime sur ce sujet. J’ai eu beau cherché, pas la moindre trace d’un avis sur ce sujet et nous le regrettons.


 Le plus drôle dans tout ça, c’est que sur le site Paris.fr, la Mairie de Paris fait l’apologie des bouquinistes.


 Extrait :


 « Les bouquinistes "font partie du paysage parisien, participent du charme des bords de Seine et constituent une animation, une attraction culturelle, un patrimoine littéraire et historique unique que la Ville souhaite préserver et mettre en valeur", indique la mairie de Paris. […] À Paris, plus de 200 petites librairies à ciel ouvert installées sur les quais de Seine sont désormais au patrimoine culturel immatériel français. Un premier pas vers la reconnaissance au patrimoine mondial de l’Unesco. Les bouquinistes rejoignent ainsi un patrimoine prestigieux ou figurent, entre autres, la gastronomie, les métiers d’art, ou bien encore les métiers d'autrefois… »



Après un tel éloge, il ne fait nul doute que la Mairie de Paris et la Préfecture vont trouver une solution acceptable à la fois pour la sécurité et pour nos « naufragés des quais ».


 Cependant, la mobilisation doit continuer, alors soutenons nos bouquinistes en signant cette pétition. Je rappelle au passage qu’il est inutile de payer au moment de signer, mais qu’en revanche, tous les partages sont les bienvenus.



 « Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble, nous pouvons »


 Alexandra Sobczak-Romanski


Présidente d’Urgences Patrimoine

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