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  • Photo du rédacteurAlexandra Sobczak-Romanski

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Cela devient presque une histoire banale, tant les exemples sont nombreux. Mais il est capital de relayer les appels à mobilisation que nous recevons quasi quotidiennement.


Toujours le même scénario : prenez une maison à l’architecture très particulière et typique d’une époque. Vendez-là à un promoteur, car c’est bien plus lucratif que de la vendre en tant que maison d’habitation, et sous vos yeux émerveillés Mesdames et Messieurs, vous verrez apparaître un bel immeuble de 16 appartements.


Cette « vieille Dame » de 90 ans, au physique si particulier, était un marqueur fort du quartier. Mais de nos jours, il semblerait que le physique ne compte plus. Seuls les intérêts financiers sont importants.




Cette architecture, on l’aime ou on ne l’aime pas, mais il faut reconnaître que sa singularité devrait être un atout pour une mise en valeur. D’ailleurs, on labellise à tout va le patrimoine du XXe siècle, mais pas à Thonon-les-Bains visiblement.


Le collectif local opposé à cette démolition a tout d’abord déposé une demande de recours gracieux, qui a été rejeté, et attend maintenant le verdict du recours devant le Tribunal Administratif — hélas sans grand espoir.


Afin d’étayer leur argumentaire, comme nous savons que de nombreux Architectes, Architectes du Patrimoine et même Architectes de Bâtiments de France nous lisent, si parmi vous, quelques bonnes âmes acceptaient de rédiger une petite note es qualité, afin de démontrer que cette maison a un réel intérêt, cela nous rendrait bien service. Notre mail : urgences.patrimoine@gmail.com


En attendant, voici les quelques lignes que Monsieur Marius Guillemot, membre du collectif Patrimoine du Léman, nous a adressés, afin de plaider la cause de La Frégate.


Merci de bien vouloir signer la pétition en fin d’article.




Appel à la mobilisation pour sauver LA FRÉGATE

Située au n°72 de l’avenue du Général de Gaulle à Thonon-les-Bains, la villa FREGATE est facilement repérable dès l’arrivée dans la seconde ville de Haute-Savoie. Localisée sur l’axe historique, autre fois connu sous le nom de route de Genève, cet édifice est associé au lotissement Michaud, conçu au début des années 1930 par un découpage parcellaire pour générer des terrains d’environ 500 m2, suffisants pour permettre la construction de maisons individuelles.


L’autorisation de construire fut déposée le 16 novembre 1932 pour être accordée le 30 novembre par la mairie de Thonon-les-Bains. Sur les plans et élévations du permis, le projet est nommé La Clarté. Tout comme l’immeuble construit par LE CORBUSIER (1887-1965) dans le quartier de la Terrassière à Genève en 1932.


L’architecture moderne de la villa que l’on peut rattacher au style dit « paquebot » représente une véritable évolution dans l’architecture locale. En plus de posséder un toit-terrasse, elle présente une courbe qui confère à son volume une dynamique très contemporaine, contrairement à la forme classique à deux pans des maisons. Répartis sur quatre niveaux dont l’un est en sous-sol, elle bénéficie de larges ouvertures en bandeaux marquant l’horizontalité.


La courbe correspond à l’escalier permettant de relier chaque niveau, créant ainsi une tourelle de circulation. Le dernier étage, conçu initialement comme un studio selon les plans du permis, évoque une vigie d’où l’on pouvait observer les navires voguer sur le lac Léman à l'époque de sa construction. De multiples détails rappellent l’architecture navale comme un œil-de-boeuf disposé au-dessus de l’entrée qui peut être comparé à un hublot, ou ces garde-corps tubulaires typiques des paquebots transatlantiques.


L’architecte et maître d’ouvrage, Félix ROY (1901-1963) ne semble pas avoir suivi de formation dans une école d'architecture, mais plutôt au sein d'un atelier d'architectes. Prolifique dans sa production, on peut supposer qu’il avait une parfaite connaissance de la construction. Ses réalisations sont variées et possèdent toujours une expression particulière avec des toitures non-symétriques, des façades courbées, des angles arrondis, des bow-windows, des soubassements en pierres, des colombages en ciment, des ouvertures en arc.


Dans le langage maritime militaire, le rôle d'une frégate est de protéger les bâtiments précieux tels que les porte-avions, bâtiments ravitailleurs et sous-marins. Aujourd’hui, il est essentiel de préserver cette figure de l'architecture moderne et de la défendre contre toute démolition.


Marius Guillemot



Un rassemblement devant la maison est prévu le dimanche 17 septembre à 10h30 à l’occasion des Journées du Patrimoine.

Si cet article avait été publié un 1er avril, nous aurions pu penser que « ça sentait le poisson à Clisson ». Mais pas du tout. Le calvaire de la route de Saint-Hilaire a bien été enlevé.



En temps normal, quand ce genre de chose se produit (assez rarement fort heureusement), on trouve aux commandes nos « grands amis » de La Libre Pensée, les grands chasseurs de représentations religieuses qui soit disant, « polluent » l’espace public, comme par exemple le Saint-Michel des Sables-d’Olonne ou la Vierge de l’Ile de Ré.


Mais ici il n’en est rien. Ce calvaire érigé au milieu du XIXe siècle a été enlevé à la demande du nouveau propriétaire d’un terrain mitoyen.



La raison ? l’édifice l’empêcherait de clôturer le terrain sur lequel il compte faire construire la « maison de ses rêves ».


Visiblement, le Diocèse, propriétaire du calvaire et de la parcelle sur laquelle il est installé, ne s’est pas débattue et a accepté de le déplacer à condition que cela n’engendre aucun frais.


Il serait intéressant de connaître les termes du legs de la paroissienne qui avait offert l’édifice et ses 8 mètres carrés de terrain à l’association Diocésaine de Nantes, car elle ne devait pas s’imaginer qu’un jour sa parcelle serait vendue et son calvaire dégagé.



Stocké désormais chez un particulier, ce pauvre calvaire attend de reprendre place ailleurs, un jour peut-être… ou peut-être pas…


Le 7 juillet, l’église de Dronay dans la Marne était ravagée par un incendie. De cet édifice à pans de bois, classé Monument Historique, il ne reste plus rien, à part des souvenirs et une peine immense pour les habitants. Les images ont « enflammé » les réseaux sociaux, car il est vrai qu’une église qui brûle est toujours perçu comme un drame.



Étonnement, une église démolie suscite moins l’indignation. Mais ce n’est pas le sujet. Quoi qu’il en soit, un mois après ce drame, les causes de l’incendie ne semblent toujours pas être connues. Si l’enquête est aussi longue que pour celle de Notre-Dame de Paris, il est probable que ces causes ne soient jamais connues.



Le 9 juillet, une autre église était fortement endommagée dans la commune de Descartes en Indre-et-Loire


Comme elle n’était pas protégée au titre des Monuments Historiques, et surtout, que les images de l’église de Dronay en flammes tournaient encore en boucle sur les réseaux, cette information est restée beaucoup plus confidentielle, d’autant que l’édifice a eu « la chance » de ne pas être totalement détruit. La cause du sinistre serait un impact de foudre sur le clocher.



Dans cet article, nous n’allons pas faire la liste des édifices victimes d’incendies, mais nous avons souhaité nous intéresser à la législation en vigueur concernant les obligations des communes propriétaires d’églises en matière de protection contre les incendies et plus particulièrement sur les dispositifs contre la foudre.


 


Nous avons donc fait appel à un spécialiste du sujet pour nous éclairer. Nous remercions très sincèrement Bastien Bizieux pour toutes ses précieuses informations.


 


« Malheureusement les textes relatifs à l’installation d’un parafoudre sur une église n’imposent pas aux communes de quelconques obligations générales transposables à tout le territoire national sauf une :



Si le bâtiment est équipé d’un paratonnerre et ce dans toutes les régions de France sans distinction. En effet l’installation d’un parafoudre sur un bâtiment n’est obligatoire que suivant la densité de foudroiement du lieu, le niveau kéraunique, le type de bâtiment, et le type de son installation électrique.



Enfin, le parafoudre installé sur le tableau électrique est obligatoire dans les cas suivants : Les bâtiments et les logements situés dans les zones géographiques AQ2 de la moitié sud de la France, c’est-à-dire présentant un niveau kéraunique NK > 25 jours par an, et dont l’alimentation électrique est entièrement ou partiellement aérienne.



Les bâtiments et les logements situés dans les zones géographiques AQ2 de la moitié sud de la France, dont l’alimentation électrique est enterrée et met en péril la sécurité des personnes (exemple : équipement de médicalisation à domicile, alarme incendie, alarme technique…). Pour rappel le paratonnerre protège la structure du bâtiment en apportant la foudre à la terre et le parafoudre protège l’installation électrique.


 


Cependant quand les églises sont classées en ERP (établissement recevant du public), elles sont soumises à une réglementation propre aux ERP qui prévoit des mesures adaptées contre justement le risque incendie.



De l’arrêté du 25 juin 1980, aux différentes modifications apportées de mémoire en 2005 et en 2010, différentes obligations incombent aux gestionnaires de site. "Les édifices du culte ouverts au public sont des établissements recevant du public (ERP). Ils doivent à ce titre satisfaire aux règles générales régissant les ERP. " Il est donc du ressort des maires, et présidents d’associations cultuelles pour les édifices privés, de mettre en œuvre les mesures nécessaires à la protection, car leur responsabilité peut être engagée. En revanche pour tous les édifices classés monuments historiques qui appartenaient à l’État, c’est l’architecte des bâtiments de France, qui en est le "responsable".



Mais Il n y a aucune obligation légale compte tenu des différences d’ implantation des églises.



Par exemple si un autre bâtiment est plus proche du ciel ou qu’un autre bâtiment porte un paratonnerre, il n’y aucune obligation légale de faire installer un paratonnerre sur une église donc aucune obligation légale de faire installer un parafoudre.



En revanche si l’église dispose d’un paratonnerre elle doit avoir un dispositif complémentaire et ces deux dispositifs paratonnerre et parafoudre sont soumis à des obligations de contrôles périodiques.



A titre de comparaison : dans le « plan Cathédrales » qui est paru en mai 2023, on retrouve dans les grilles d’action ceci :



Ligne 8 installation d’un paratonnerre et d’un parafoudre. Application immédiate. Il paraîtrait logique que cette application soit transposée aux églises si certaines ne sont pas équipées.


Attention ! Certains organismes avancent 250 clochers par an victimes d’un début d’incendie lié à la foudre. Cela ne me paraît pas possible, ou du moins pas à l’échelon national.


 

Voici 2 photos issues du colloque du patrimoine, qui donne une lecture intéressante des causes d’incendies, et lieux de départ des sinistres.


Enfin même si cela ne concerne que les Cathédrales voici un extrait du « plan Cathédrales » qui parle de 30% des sinistres liés à un défaut électrique et 10% liés à la foudre.



Ce « plan Cathédrales » est une bonne chose. Il ne reste qu’un plan, mais il a le mérite de faire le tour de l’ensemble des risques, et au moins on ne pourra plus nous dire "nous ne savions pas… ou nous ne pensions pas que...".



Reste encore à voir son application et toutes les excuses que l’on nous donnera à chaque visite ou point d avancée.



Entre "oui je sais qu’il ne faut pas laisser les cierges et autres bougies, mais vous comprenez nos fidèles qui viennent le matin ne sont pas contents que nous ayons soufflé leurs bougies, c’est pour eux, comme si nous effacions leurs prières" ou encore : « oui je sais que les 5 rallonges électriques sans fil de terre de 1970 sont un peu trop vieilles, mais on a mis du Scotch autour pour les parties dénudées car ça coûte cher quand même une rallonge."



Ou bien encore : "Alors, les semaines paires le ciboire la paterne, et la croix de procession à sauver se trouvent dans tel et tel placard mais les semaines impaires c’est dans le placard x et y. Sauf en période de fêtes car là ça dépend du bénévole qui vient. Vous savez on préfère éviter les histoires entre les paroissiens alors on s’adapte."


Et une dernière : "en cas de feu par contre pour sortir le trésor il faudrait que vous veniez avec des gants blancs pour éviter de tout salir."



Espérons que le plan église sera aussi avancé que le « plan Cathédrales » et que surtout chacun prendra en mains ses responsabilités.



Les néophytes que nous sommes en matière de protection contre les incendies, voient dans le « plan Cathédrale » une avancée majeure. Nous espérons surtout qu’il sera appliqué dans les meilleurs délais, et qu’il sera dupliqué au profit de l’ensemble de notre patrimoine religieux, aussi modeste soit-il. Et que l’on ne nous dise pas que cela coûte trop cher à mettre en place, car ne pas allumer un radiateur à côté d’un rideau, ou éteindre les cierges quand l’église est fermée ça ne coûte rien, à part trois sous de bon sens.


Enfin, n’oubliez pas que dans le « Pack Sécurité » que nous avons créé en partenariat avec la société VPsitex, nous proposons des équipements de surveillance et de détection à des tarifs extrêmement attractifs, même pour les petites communes rurales, afin que justement, le coût pour une protection optimale ne soit plus un obstacle.

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