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Nous avons planté le décor cette semaine en publiant deux photos sur les réseaux sociaux qui ont fait grand bruit.

Personne ne comprend comment, et surtout pourquoi, un maire, sous couvert du dispositif « Petites Villes de Demain », peut balayer d’un revers de la main, sans concertation avec les habitants, près de 300 ans d’histoire locale pour un projet de médiathèque et de logements sociaux disproportionné, en plein centre historique.

Ce projet entraine la démolition du presbytère et de plusieurs maisons des XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi que l’abattage de nombreux arbres centenaires. À l’heure où l’on « nous sert » des programmes de re-végétalisation dans tous les centres-villes, cela nous paraît incompréhensible.



D’autant plus incompréhensible, que pendant des années, il n’a jamais été question pour le maire de démolir quoi que ce soit. Lors de la signature de la convention « Petites Villes de Demain », il était encore question de réhabilitation. Pourquoi alors avoir fait le choix de la « tabula rasa », alors que sur trois projets présentés suite à un appel d’offre, deux proposaient la réhabilitation de l’existant, alliant sauvegarde du patrimoine et modernité ?

 

Cette question, de nombreux habitants de Saint-André se la posent et ils n’ont jusqu’alors obtenu aucune réponse. C’est la raison pour laquelle ils se mobilisent aujourd’hui contre ce projet qui au-delà de la perte patrimoniale, entrainera la perte de l’identité de ce village typique du Sud de la France.

Cette uniformisation architecturale sur l’ensemble du territoire nous inquiète, car à force de détruire le patrimoine de nos communes rurales, au profit de constructions dénuées de tout caractère, l’attractivité de notre pays risque d’en payer le prix.



Il est toujours important de rappeler que si les touristes viennent en France, ce n’est pas pour visiter des parkings, des places bétonnées avec trois arbres dans des pots en plastique et encore moins des maisons cubiques à toit plat, ou des immeubles en verre et béton.

On vient en France essentiellement pour son patrimoine, alors à force de tout raser un peu partout, il y a fort à parier que les touristes iront ailleurs.

Il n’est peut-être pas trop tard pour Saint-André-de-Sangonis, c’est la raison pour laquelle il faut que la mobilisation contre ce projet soit forte.

Si juridiquement, il n’y a plus rien à faire, nous savons tous que « le bruit » est un des meilleurs amis du patrimoine.

C’est la raison pour laquelle Urgences a répondu présente à l’appel du collectif et des associations locales, afin de donner un peu plus de visibilité à leur combat.

Merci de bien vouloir signer notre pétition pour dire non à la démolition du presbytère et de l’îlot Pappas :


 

 

Voici maintenant les précisions apportées par le collectif afin que nous puissions comprendre le contexte de ce projet.

 

C’est l’histoire d’un presbytère qui ne voulait pas mourir…

 

 

Elle a commencé un jour d’été 2020 quand un maire-adjoint a dit à un habitant au détour d’une phrase « On va démolir le presbytère et les maisons Pappas pour construire une médiathèque et des logements sociaux, la démolition est prévue en fin d’année… »

 

Le presbytère, à 2 pas de l’église, situé dans le centre historique du village, tout près de la. place de la mairie, bordée de platanes et de commerces.

Le presbytère, la tour, les maisons attenantes, leurs jardins : le poumon vert du

centre historique !



 Branle-bas de combat chez les Saint Andréens ! Courriers et entretiens avec les élus, mairie et communauté de communes, les administrations, Préfet, Drac, Dreal, questionnaires auprès des Saint Andréens, pétitions, qui ont massivement exprimé que les habitants refusaient la démolition de l’ilot du Presbytère.

 

Le maire s’est exprimée en réunion publique et dans les médias, pour affirmer que rien ne se ferait sans concertation, et qu’il n’y aurait pas démolition mais bien un projet de  réhabilitation.

 

Le temps a passé..

 

La pharmacie, le médecin ont déserté la Place pour s’installer dans le « nouveau quartier ». Une belle maison bourgeoise face à la mairie sur la Place a été rasée pour créer un parking.

La charmante place du village ombragée a été transformée en place anonyme bétonnée, que les platanes n’abritent plus du soleil.

Les associations se mobilisaient en vain, demandaient la création de commissions extra-municipales, à participer aux COPIL…

Pour l’ilot du presbytère, elles recevaient toujours la même réponse : « c’est trop tôt, rien n’est décidé. » 

Aux personnes souhaitant acheter dans le centre et qui allaient se renseigner en mairie, on répondait qu’il n’y aurait jamais de démolition.


Et puis, le 18 juin 2023, la décision de démolir a été validée au conseil municipal :

 

3 projets étaient en lice : 2 de réhabilitation, 1 de démolition.

Le maire a départagé les 2 projets ex-aequo. À la réhabilitation proposée par COCO Architecture, il a fait le choix de donner la préférence au projet de BASALT architecture dont la proposition conduisait à la démolition du patrimoine historique de la commune et ce, sans attendre les résultats des études archéologiques en cours et de l’inventaire faunistique.


Projet de réhabilitation non retenu par le maire

 

 Une esquisse de la future médiathèque, escamotant habilement le contexte, les logements sociaux attenants, et bannissant le mot démolition, fut présentée dans le bimestriel de la commune, et dans l’indifférence.




Le 12 février 2024, les panneaux de démolition et d’abattage d’arbres ont été

affichés sur le presbytère, les maisons Pappas et 4 maisons attenantes.

 

Cette fois, ce fut concret pour les riverains : les maisons mitoyennes à leur maison allaient être démolies et leur cadre de vie bouleversé.


Bâtiments voués à la démolition

 

Nouvelle mobilisation. Référé de suspension des riverains : rejeté sans être motivé en mai 2024.

En réponse une requête de la mairie (via EPF) auprès du tribunal pour débuter démolition et abattage en juin 2024 !

Alors que des chouettes hulottes avaient nidifié dans les jardins de l’ilot, qu’il y avait des

colonies de chiroptères, et un nid de faucons crécerelles sur le clocher alors que l’article 68, alinea 7 de l’Ordonnance du 1 er Mars 2012 relative à l’environnement, indique :

« qu’ il est interdit de procéder à des travaux d’élagage d’arbres avec des outils motorisés et d’abattage d’arbres entre le 1 er Avril et le 15 aout. »

 

Alors, en désespoir de cause, les riverains ont lancé une campagne de communication, notamment sur Facebook en créant le profil  Presbytère Sangonis:




 Ainsi qu’une pétition : Non à la démolition du Presbytère et à l’abattage des arbres:

 

Et  une vidéo sur  youtube : 



 

Les habitants qui viennent de découvrir le projet, comme il y a 4 ans, le rejettent.

La mairie continue de refuser la concertation, veut accélérer les travaux : il en va de la

subvention des Petites villes de demain !

A quoi ressemblera demain notre petite ville, avec son centre défiguré par ce cube en verre, par un immeuble moderne de 18 logements, grosse masse disproportionnée coincée entre les ruelles et les maisons de village ?

 

Nous manifestons le 22 juin contre ce projet et pour une concertation en espérant être entendus.


Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter le dossier de presse du collectif :


Crédits photographiques : collectif de sauvegarde de Saint-André-de-Sangonis


Suite à notre mobilisation contre le démantèlement du Muséum d'Histoire Naturelle de Rouen, nous recevons beaucoup de messages de soutien. Un des signataires de notre pétition nous a envoyé cet article dont il est l'auteur.

Un article d'une très grande justesse, c'est la raison pour laquelle nous avons tenu à le partager.




 2024 marque les 150 ans de l’Impressionnisme. À cette occasion, se multiplient expositions, films documentaires, ouvrages et autres manifestations, notamment en Normandie, l’un des berceaux de ce mouvement artistique.

Le musée d’Orsay, quant à lui, en parallèle avec l’accrochage de 130 chefs d’œuvre originaux, propose une immersion en réalité virtuelle de l’exposition organisée par les peintres eux-même, en 1874, dans les anciens ateliers Nadar, boulevard des Capucines, à Paris.



 

Les reconstitutions, virtuelles ou non, ont le vent en poupe. Le tourisme à « remonter le temps » fait un triomphe !

On ne compte plus les « Guédelon » et autres « Puy du Fou », les cités gallo-romaines que l’on fait revivre à grand renfort de combats de gladiateurs, les demeures d’écrivains et d’artistes remises en l’état, comme si leurs propriétaires les avaient quittées la veille !

Et les rouennais, eux aussi, pourront bientôt plonger au cœur du monde viking, grâce à la « Cité Immersive Viking », installée dans le Hangar 105.

 

Bref, les passionnés de culture, les curieux de tout poil, les touristes avides de découverte, tout le monde adore ces immersions temporelles…

 

Ce nouvel engouement culturel projette une lumière étrange sur ce qui se joue actuellement, à Rouen, autour d’un autre événement muséal, le grand projet « qui vise à réunir le Muséum et le musée des Antiquités pour en faire un nouveau pole muséal en 2028. »

 

En effet, alors qu’on  s’évertue, actuellement, à reconstituer le patrimoine disparu pour que les visiteurs puissent l’appréhender en immersion totale, pourquoi démonter (au sens propre du terme) un musée qui a miraculeusement traversé les âges, dans le but de construire, au même endroit, un « pôle muséal » flambant neuf ?

Pourquoi ne pas tirer parti de l’existant en restaurant ce que le temps nous a légué ?




À l’annonce de ce grand projet, j’étais enthousiaste. J’avais naïvement pensé que les images présentées dans le formidable livre des éditions Point de vues Le muséum de Rouen en chair et en os, un carnet de voyage, allaient servir de référence pour la conception de ce futur musée.

Mais, hélas, Il semble bien que non. On se dirige vers une « immersion interactive dans le savoir » basée sur un changement total d’environnement où l’on ne retrouvera plus rien de l’esprit des collections et de l’âme du lieu…


D’ailleurs, le vocable technocratique et déjà démodé de « pôle muséal » augure mal des transformations, alors que le concept de « quartier des musées », précédemment crée par la ville de Rouen, était cent fois plus séduisant, évocateur et encourageant pour les promeneurs déjà sous le charme du cœur historique de la capitale normande…


 Rouen est l’une des rares villes a pouvoir offrir à ses habitants et à ses nombreux visiteurs un authentique flashback dans le passé sans besoin de recourir à l’image virtuelle (voir plus haut) ou aux clones (comme les nombreuses grottes préhistoriques devenues inaccessibles pour des raisons de conservation).

Le coût d’une opération de remise en état du Museum serait sûrement important, mais l’enjeu n’en vaut-t-il pas la chandelle ?

 

Les grilles du Museum et du Musée des Antiquités deviendraient alors des sas spatio-temporels qui  projetteraient ceux qui s’y aventurent, non pas dans « un espace muséal » sans âme, comme on en voit tant aujourd’hui, mais dans un autre univers.



Un univers situé quelque part entre Jules Verne et Gustave Flaubert*, aux limites du rêve et de la réalité d’une autre époque redevenue présente. Un univers fait de connaissances et d’ambiances authentiques, de découvertes et de nostalgie, d’uchronie et d’esprit steampunk. Un univers où les nouvelles technologies ne seraient utilisées que pour rendre discrètement possible la préservation de cette expérience temporelle.

 

La ville de Rouen réaliserait alors une véritable innovation, tout en exécutant un authentique « legs » patrimonial aux générations futures : un vrai « Retour vers le futur » !

 

Est-il trop tard pour éviter la dissolution du Museum dans l’espace muséal ? Les dés sont-ils déjà irrémédiablement jetés ?

Si c’est le cas, consolons nous en nous disant que, dans 140 ans, peut-être, on nous annoncera avec éclat la recréation en réalité virtuelle du Museum et du Musée des Antiquités, ainsi que leur square au charme désuet. Équipés de casques de réalité augmentée, on pourra alors les revoir tels qu’ils étaient en 2024 !

 

Mais, hélas, je ne serai plus là pour en profiter !

 

Claude Duty

* La petite promenade que nous proposait la ville de Rouen pour « L’année Flaubert » dans l’ancienne maison du ferronnier Ferdinand Marrou est un exemple probant d’une authentique incursion dans l’univers de Flaubert qui nous en disait bien plus long sur cet auteur que beaucoup de savants et pesants discours.

 

La ville de Bayonne a été marquée par le passage de Napoléon et de ses troupes, notamment, pendant le sanglant « Siège de Bayonne », dont on a célébré le bicentenaire en 2014.

Du passage de l’Empereur, il ne reste que quelques vestiges, dont les ruines du château de Marracq. Un édifice datant du XVIIIe siècle dans lequel a été signé « l’Abdication de Bayonne » des Bourbons d'Espagne en faveur de Napoléon Ier


Mais il existe également un édifice plus modeste qui affiche fièrement sur sa façade

"En ce lieu, sous l’époque Napoléonienne, cet établissement servait d’étape à la cavalerie impériale".



Situé sur les bords de l’Adour, sur la route menant à St Pierre d’Irube et Mouguerre, théâtre d’une effroyable bataille qui dura 5 jours, et se solda par la défaite des forces Françaises en décembre 1813. il ne fait nul doute que la cavalerie napoléonienne y ait bien fait halte.

Certes, Napoléon et ses troupes ont laissé leur empreinte un peu partout en France, mais combien de ces petits témoins de son passage sont encore debout ?



 

Il semblerait que personne ne s'intéresse à l'avenir de cet édifice, puisqu’un projet immobilier menace de réduire en poussière l’intégralité du bâtiment principal, de ses dépendances, et de ses deux malheureux bâtiments voisins .

Personne, à part les riverains qui se désolent de la disparition annoncée de ce témoin de l’histoire locale.

photo

C’est bien pour cette raison que l’un d’entre eux nous a alertés, afin de tenter de le sauver des dents aiguisées des pelleteuses.

Ce projet est à priori un projet privé, mais il est important de rappeler que c’est le maire de la commune qui signe les permis de construire et de fait, de démolir.

 

Il y a deux ans, la ville ne s’est pas opposée à la démolition de deux villas typiques de l’architecture balnéaire Basque de la rue Maubec, réduites en poussières en faveur de deux immeubles sans grand intérêt architectural.


Alors laissera-t-elle détruire cet édifice chargé d’histoire ?

Quoi qu’il en soit, Urgences Patrimoine sera aux côtés des opposants au projet s’il fallait engager un recours contre le promoteur.



Bien évidemment, nous vous tiendrons au courant de cette affaire dès que nous aurons

plus d'informations, et nous invitons toutes les personnes qui s'intéressent à la valorisation et à la sauvegarde des édifices napoléoniens, à nous rejoindre dans ce combat.


"Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble, nous pouvons".

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