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  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 3 févr. 2022

Il est rare que nous communiquions sur des projets qui ne sont pas les nôtres, mais nous ne pouvions pas ne pas mettre en lumière celui-ci. Un film d’animation va mettre en scène de précieux documents. Jérôme Duc-Maugé, producteur délégué du projet, nous en présente les grandes lignes :


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Jérôme Duc-Maugé est diplômé de l’IAE de Lyon avec un Master de Management et Stratégie Commerciale après une formation initiale à l’ESRA et à l’INA. En 2002, il fonde « Cocottes minute » avec laquelle il a produit jusqu’ici une soixantaine de documentaires, récemment Interpol, une police sous influence ? (ARTE), Les cobayes du cosmos, confidences d’astronautes (France 5), Marseille, ils ont tué mon fils (France 2). Puis il crée « Parmi les lucioles » pour produire des films de fiction et d’animation — plusieurs courts-métrages dont celui d’Hélène Friren Au poil et la série d’animation Juliette Génération 7.0 (ARTE) et La femme canon (Canal+). Entre autres, il produit actuellement le prochain long-métrage d’animation d’Alain Gagnol et Jean-Loup Félicioli, Les contes du hérisson. En 2018, il a effectué la formation Directeur Littéraire au CEEA.



A Izieu, petite commune du département de l'Ain, Sabine et Miron Zlatin investissent, dès mai 1943, une maison pour y accueillir des enfants soustraits au péril. Victimes de la persécution nazie et du régime de Vichy, ces enfants juifs réfugiés, séparés de leurs parents et condamnés à l'exil, trouvent refuge dans ce hameau. Ils étaient d'origine allemande, polonaise, belge ou encore française, de métropole ou d'Algérie.


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Dans la maison d'Izieu, lieu bucolique « du bout du monde », la vie s'organise au rythme des saisons, des jeux, des bonheurs et des tristesses. Les enfants se racontent, écrivent et dessinent des histoires inspirées de personnages folkloriques, de récits romanesques et autres bandes dessinées qui leur font rêver d'un autre monde.



Accompagnés par le jeune cuisinier de la Colonie, Philippe Dehan, qui à 21 ans leur transmet son amour du cinéma, les enfants créent des histoires sous forme de rouleaux dessinés, destinés à être projeté à la lueur d'une bougie selon le principe de la lanterne magique (instrument d'optique qui sert à projeter des images sur un écran ou sur un mur, comme une bobine de film). Les enfants accompagnaient cette projection par la lecture de leurs récits, véritables scénarios dont ils interprétaient les dialogues et créaient les bruitages. Leurs dessins prenaient ainsi vie devant eux, lors de ces veillées où l'on imagine que le temps se suspendait.



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Le 6 avril 1944, la lanterne magique s'est éteinte. Après la rafle commanditée par Klaus Barbie qui a conduit les 44 enfants et 7 éducateurs encore présents à la déportation à Auschwitz-Birkenau (dont seule une adulte reviendra), Sabine Zlatin retourne sur les lieux saccagés quelques semaines plus tard. Elle conserve précieusement chaque document retrouvé, lettres mais surtout dessins.



78 ans après la rafle des enfants de la Colonie d’Izieu, leurs dessins reprennent vie avec un court-métrage d’animation sensible et inédit.


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« Parmi les lucioles films », en partenariat avec l’école Emile Cohl, adapte actuellement pour La Maison d'Izieu une restitution des rouleaux dessinés dans l’esprit de ce qu’en avaient fait les enfants de la Colonie, en film d’animation. Pour retrouver les conditions d’écoute de ces histoires que les enfants se racontaient ensemble, la bande son est réalisée par une classe d’enfants réfugiés allophones du collège Aimé-Césaire de Vaulx-en-Velin, formés spécialement par des techniciens du cinéma à poser leur voix et à effectuer les bruitages du film.


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Ces rouleaux nous projettent dans le temps, un soir de veillée, où ces enfants interprétaient leurs récits en les faisant dérouler à la lueur d’une bougie. Document unique, témoin de leur complicité juste avant la tragédie, c’est cet instant d’insouciance qu’il s’agit de donner à vivre à nos contemporains. La singularité de ce projet est à la fois une force et une faiblesse. En effet, ce court métrage ne rentre pas dans les cases habituelles des financements audiovisuels (ni TV, ni CNC). De nombreux partenaires nous ont déjà rejoints pour financer cette première réalisation. Leur engagement a été décisif, mais il ne permet pas de couvrir la totalité des coûts de production de l’œuvre animée. 



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Ainsi, nous comptons sur votre soutien pour donner de la visibilité à cette campagne et mener le projet à la hauteur de nos ambitions !  


À l’heure où l’écologie est au cœur de toutes les préoccupations, le projet de bétonnage de l’île de la Barthelasse nous laisse dubitatifs. Comment peut-on, de nos jours, envisager un tel écocide, alors qu’avec un minimum de bon sens un projet alternatif respectueux de la nature pourrait voir le jour ? Comment l’État peut-il cautionner cela ? Et nous pourrions même aller plus loin en demandant : « à qui profite le crime ? ».



Le patrimoine naturel faisant également partie de nos prérogatives, c’est tout « naturellement » qu’Urgences Patrimoine se joint au collectif « SOS Baqrthelasse » afin de mettre un terme à ce projet d’un autre siècle.



Nous vous invitons à participer à l’enquête publique dont le lien se trouve en fin d’article. Cinq minutes de votre temps peuvent contribuer à sauver cette île du bétonnage sauvage. D’avance merci pour votre aide.


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Le collectif SOS Barthelasse nous résume la situation :



Au cœur de l'agglomération d'Avignon se trouve l'île de la Barthelasse, vaste territoire de 700 hectares à vocation principalement agricole.


Depuis toujours, l'île subit les crues du Rhône, dont les limons contribuent à la fertilisation des terres.



Une digue, construite à la fin du XIXe siècle, renforcée depuis régulièrement, protège l'île, ses habitants (une centaine de foyers) et les exploitations agricoles des petites crues régulières.



Des arbres ont pris racine sur cette digue depuis 150 ans. Il s'agit d'une ripisylve, ou forêt alluviale, qui joue un rôle de corridor écologique, essentiel au maintien de la biodiversité.



Cette forêt de plusieurs milliers d'arbres plus que centenaires, regorge de vie sauvage et de nombreuses espèces vulnérables y ont été recensées. Chiroptères, odonates, insectes, reptiles, mammifères (dont la loutre) ... protégés par différentes lois et dispositifs nationaux et européens (la Barthelasse se trouve notamment dans une zone Natura 2000).



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A la fin des années 90, soit il y a une trentaine d'années, un projet de rénovation de la digue de l'île de la Barthelasse a vu le jour. Après des années de montage, ce projet est entré dans une phase décisive, puisqu'une enquête publique se déroule actuellement, et jusqu'au 9 février à midi.



De nombreux citoyens s'expriment contre ce projet qui, au prix de beaucoup d'argent public (18 millions d'euros) et d'un massacre environnemental d'un autre âge, va bénéficier à très peu de gens.



Ce projet, écocide et anachronique, est jugé recevable par les services de l'Etat alors qu'il présente de nombreuses carences et insuffisances.



Citons notamment :



L'absence délibérée de transparence et le manque total de concertation dont ce projet a fait l'objet depuis 30 ans : dissimulations, mensonges, fin de non-recevoir, tout a été fait pour systématiquement confisquer ce dossier au public, en violation manifeste de la loi (notamment la directive européenne 2003/4/CE et la charte de l'environnement).



L'étude d'impact qui s'appuie sur des inventaires mal menés et incomplets. La demande de dérogation pour la destruction d'espèces animales protégées, indispensable pièce du projet puisque situé en zone Natura 2000, concerne 62 espèces. Des naturalistes indépendants ayant réalisé des inventaires dans la durée, en dénombrent de leur côté plus de 170 ! Dans un cas comme dans l'autre, on ne peut concevoir l'idée de porter intentionnellement atteinte à autant d'espèces, pour un projet dont l'intérêt est discutable et dont les alternatives sont possibles.



L'analyse coût / bénéfice, qui tient pour quantité négligeable l'environnement, dont la valeur n'est à aucun moment prise en considération.



Le non-respect de la séquence ERC, obligation du code de l'environnement, dont l'objectif est d’obtenir que les projets d’aménagement du territoire se fassent sans perte de biodiversité aucune. L’ordre hiérarchique de cette séquence doit obligatoirement être suivi par les aménageurs.



Il faut d’abord éviter les impacts sur les écosystèmes, puis, seulement si ce n’est pas possible, il faut les réduire, et en dernier recours, si réduire n’est pas possible non plus, on doit les compenser. Seules les mesures "Éviter" garantissent la non atteinte à l’environnement.



Or, on ne trouve dans la conception du projet, aucune trace d'une volonté d'évitement ou de réduction de son impact environnemental catastrophique. Tout au mieux des promesses de compensations, qui vont de l'inutile (replanter des arbrisseaux, d'autres espèces, sur des sites déjà naturels) à l'aberrant (des gîtes en béton pour les castors, on ne sait pas si l'on doit en rire ou en pleurer).


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Les autorités environnementales ne s'y sont pas trompées, puisque tant la Mission Régionale d'Autorité environnementale (MRAe) que le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) ont donné un avis négatif ou sévère sur ce dossier.



Pourtant des solutions existent, qui permettraient de concilier à la fois protection contre les crues et préservation de l'environnement. Comme par exemple la technique de la digue en retrait, proposée par le collectif SOS Barthelasse, qui dénonce les méthodes brutales de l'actuel projet et ne cesse d'inviter à une plus large concertation.



Restée sourde à ces appels, la communauté d'agglomération du Grand Avignon a malgré tout fait le choix de maintenir son projet, qui va causer un lourd préjudice à toutes et tous, et pour longtemps.



Déjà en 2016 la presse relayait l’absurdité du projet :


L'enquête publique en cours vise à déterminer si ce projet est, oui ou non, d'utilité publique. Toute personne, tout.e citoyen.ne, quelle que soit sa nationalité, quel que soit son lieu de résidence, peut apporter sa contribution à cette enquête publique.



Nous invitons vivement tous les lecteurs de La Gazette du Patrimoine à prendre part à l'enquête publique pour contribuer à nos côtés à la dénonciation de ce non-sens écologique. Chacune, chacun, avec ses mots, peut contribuer à ce que les aspects dévastateurs de ce projet soient explicités, dans l'espoir que cette prise de conscience unanime et nationale exerce une influence décisive sur l'issue de l'enquête et la décision de l'administration à qui il revient d'autoriser le projet.



Pour vous aider dans cette démarche, nous avons mis à votre disposition un "Kit citoyen" qui vous donne les informations nécessaires sur le projet et sur les modalités de participation à l'enquête publique ICI.


Urgences Patrimoine a souvent pour habitude de défendre le patrimoine non protégé des territoires, mais, hélas, même protégé au titre des Monuments Historiques, certains témoins de notre histoire collective sont dans un état plus que préoccupant. Le collectif de sauvegarde local tire encore une fois la sonnette d’alarme, car maintenant le Saint-Yves est en état d’urgence absolue. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons accompagner le collectif, bien au-delà d’une simple action de communication. En attendant de passer à l’action dans les jours prochains, voici « l’état des lieux » de ce pauvre bateau lavoir dont les jours sont comptés.

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QUE DIRE AU 25 JANVIER 2022 DU BATEAU LAVOIR SAINT YVES ?Des interrogations, des inquiétudes et des demandes.À quand une mise à l’abri et des travaux d’entretien dans l’attente d’une restauration promise et souhaitée par le Maire de Laval (53) ?Depuis plus de trois ans des lavallois, notamment des petits-enfants de laveuses se mobilisent -Collectif bateau-lavoir St-Yves- pour la protection et la réhabilitation du Saint-Yves, l’un des derniers bateaux-lavoirs français voire européens. Toujours délaissé sur un terrain municipal (après un naufrage en 2009) son état général se détériore inexorablement et attend désespérément l’heure de sa renaissance. Ce patrimoine a pourtant fait l’objet d’une protection au titre des Monuments Historiques avec obligation pour le propriétaire de l’entretenir et le protéger.Malgré des difficultés et la crise sanitaire, le Collectif a persévéré pour être écouté et entendu...croyant que 2021 serait l’année de la protection et d’un projet de restauration et d’exploitation du St-Yves... que nenni !En effet la ville s’était engagée (réunion mars 2021, courrier juillet 2021Maire et Adjoint aux Cultures pour tous) :

  • à mener des travaux a minima de sauvegarde (mise hors d’eau et redressement de la coque), effectivement réalisés en septembre.

  • d’ici septembre à fournir une feuille de route sur un projet de restauration et de mise en valeur après validation par les élus. Il semble destiner à une annexe de l’Office de Tourisme. Mais à ce jour, pas de planification de projet mais un transfert de propriété et une restauration a été évoquée au Conseil Communautaire de Laval Agglomération mais sans précision sur le budget et le calendrier.

  • à communiquer : « Vos interlocuteurs sur ce projet restent Mme Boisgontier et Mr Fléchard qui reviendront vers vous dès que de nouveaux éléments concernant le devenir du bateau lavoir seront connus. » Aucun échange avec ces élus depuis … pourquoi ne pas informer le collectif de la visite sur site d’un expert de la DRAC début octobre 2021(sans retour à ce jour), du transfert de propriété Laval/Laval Agglomération ? Pourquoi ce manque de visibilité, de communication et collaboration qui peuvent compromettre l’issue d’un tel projet ? Pourquoi ne pas répondre aux interrogations et inquiétudes ?


Pourtant l’intérêt pour la sauvegarde du bateau lavoir St Yves ne se dément pas…population, historiens, élus, associations soutiennent le collectif…preuve que notre combat est légitime. En décembre une association lavalloise propose d’étudier une éventuelle mise à l’abri. Mme Alexandra Sobczak présidente de l’association Urgences Patrimoine, que je remercie pour son soutien, propose une délégation pour Laval et ses environs.


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QUE DIRE ENCORE ?



Qu’aprés 13 ans d’abandon … chaque jour qui passe l’amène vers son délabrement. Il n’est pas difficile d’observer  l’écaillement de la peinture, la rouille rongeant les ferrailles, l’altération des boiseries et de la structure. De fait, aujourd’hui le Collectif et la population s’inquiètent, s’interrogent. En effet, au vu de sa dégradation actuelle, ce patrimoine emblématique lavallois résistera-t-il aux temps incompressibles de concertation et de validation d’un projet de réhabilitation ?



Que le bateau lavoir St-Yves est en péril… Un pan de l’histoire des lavandières lavalloises est à même de disparaître.



En dépit de cet intérêt porté au patrimoine -indéniable pour les élus de Laval et du Département- combien de monuments historiques, classés ou non, sont délaissés, abandonnés voire détruits ? Et pourtant ces édifices sont, dans nos villes et nos villages, les témoins de notre histoire, d’un passé plus ou moins lointain. Nous nous devons de sauvegarder ce précieux patrimoine et d’en pérenniser la transmission aux générations futures.



QUE DIRE ENFIN ?



Que Confucius a dit « Examine si ce que tu promets est juste et possible, car la promesse est une dette. »



Que Monsieur le Maire de Laval s’est engagé à restaurer le bateau lavoir Saint Yves pendant sa mandature…



Que le collectif demande :


  • des réponses à nos interrogations et une visibilité d’un projet de restauration;

  • le respect de la législation par le propriétaire d’un objet mobilier classé (Titre II: Monuments Historiques ; article L622-24) : entretien et protection ;

  • rapidement et expressément les préconisations de l’expert de la DRAC suite à la visite sur site début octobre 2021 ;

  • une collaboration basée sur une relation de confiance avec la Municipalité.


Michel Rosiaux


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